You are currently viewing Humidité ambiante vs moisissures

Humidité ambiante vs moisissures

Vous possédez un bâtiment datant de quarante ans et plus et voulez assainir vos vieilles fenêtres mais ne pas isoler vos murs extérieurs pour des questions budgétaires, attention aux problèmes d’humidité et de moisissures qui vous attendent.

Pour comprendre ce phénomène, un peu de théorie physique est inévitable :

  1. La condensation apparait sur toute surface dont la température est inférieure ou égale au point de rosée. En isolation thermique des bâtiments, le point de rosée est une donnée déterminante qui permet de savoir s’il y a un risque que l’humidité ambiante se condense en traversant les couches successives d’un mur extérieur et provoque la détérioration de son efficacité thermique. Ce calcul se fait selon la norme SIA 180.
  2. Les moisissures se développent sur toute surface où l’humidité relative (φ) dépasse 80 %, elle dépend de la température de surface (climat extérieur, isolation) et de l’humidité de l’air ambiant (sources de vapeur, climat et aération). En hiver, les parois extérieures mal isolées présentent une température de surface intérieure relativement basse, la condensation s’installe à l’intérieur et elles n’arrivent pas à s’assécher complètement en période estivale.

Les conditions communes à l’apparition de moisissures sont des bâtiments datant d’avant 1980 avec murs extérieurs non isolés et/ou de moins de 35 cm d’épaisseur, souvent avec nouvelles fenêtres. En cas de problème, il vous faut demandez une expertise à un spécialiste en physique du bâtiment. Les causes de l’excès d’humidité doivent être réglées, trouver la sorte de moisissure et ensuite l’éliminer dans les règles de l’art. La pose seule d’une peinture anti-moisissure n’est pas un traitement efficace. Les déshumidificateurs ne seront mis en fonctionne­ment qu’après l’élimination totale des moisissures. Il faudra aussi régler le problème d’aération par la mise en place d’une ventilation et/ou isoler les murs extérieurs du bâtiment.

Les moisissures aiment le bois, surtout les panneaux de particules et de fibres de bois. Il est donc recommandé de ne pas poser de grands meubles contre des murs extérieurs et de laisser une distance de 10 cm avec le mobilier afin de permettre une bonne circulation de l’air chaud derrière celui-ci. De même, si le sol est contre des locaux non-chauffé (garage, cave), les meubles se trouvant contre les murs extérieurs devront avoir des pieds pour les surélever et permettre la circulation d’air dessous. Il faut aussi renoncer à placer des rideaux devant des embrasures de fenêtres. L’aération des locaux est primordiale, mais une aération normale ne suffira pas si le problème est structurel (mauvaise isolation, fuites d’eau, remontée d’eau par capillarité, etc).

Lorsqu’un problème de moisissure survient, souvent le propriétaire et le locataire s’accuse mutuellement. Voici comment les départager objectivement par deux mesures : Si l’humidité relative (φ) dans la pièce dépasse régulièrement les 80%, on peut raisonnablement attribuer la responsabilité au locataire (si aucune fuite d’eau n’est décelée dans la structure). Par contre, si les moisissures apparaissent à des endroits où le facteur de température superficielle (fRsi) est inférieur à 0,75 (ponts thermiques, angles des murs, bord de dalle, etc), les moisissures résultent d’une mauvaise isolation thermique.

Vous l’aurez compris, avant d’assainir les fenêtres ou d’envisager toutes autres mesures d’assainissements, il est recommandé de faire évaluer son bâtiment par un spécialiste. Certes, le financement de départ est un peu plus onéreux, mais ce n’est rien par rapport aux désagréments et aux frais que vous devrez investir ultérieurement après dégâts.

Sources : OFSP / Attention aux moisissures et Moisissures dans les habitations